562. C’est le nombre de milliardaires chinois recensés en 2025. Trois fois plus que dix ans plus tôt, mais moins qu’au sommet de 2022. Pékin, qui avait coiffé tout le monde au poteau en 2021 pour la concentration de grandes fortunes, a laissé passer New York et Mumbai devant elle. Quant à Hong Kong, son aura de place financière ne suffit plus : elle a disparu du top 10 mondial des villes aux fortunes XXL.
La richesse totale détenue par les milliardaires chinois a perdu 15 % en deux ans. Un ralentissement brutal, qui s’explique par la conjoncture économique et les nouvelles règles imposées par les autorités. Les secteurs technologique et immobilier, qui avaient porté la croissance, encaissent la plupart des revers.
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Panorama de l’économie chinoise en 2025 : tendances et chiffres clés
La croissance économique chinoise continue de surprendre. Le rythme n’a plus rien à voir avec la décennie folle d’avant, mais la machine ne cale pas. Selon les chiffres officiels du bureau national des statistiques, le PIB de la Chine dépasse désormais 18 100 milliards de dollars. Sous la direction du Parti communiste chinois et de Xi Jinping, la politique de prospérité commune s’affiche sans complexe, avec l’éradication de l’extrême pauvreté déclarée dès 2020.
Depuis plusieurs années, la structure de l’économie se transforme. Le secteur privé s’est imposé comme le moteur du pays depuis 1978. Aujourd’hui, il pèse près de 70 % de la valeur créée, alors que le secteur public était encore majoritaire en 2015. Cette évolution a permis l’essor d’une élite urbaine nouvelle, même si les écarts persistent. Avec un coefficient de Gini proche de 40, la question de la redistribution reste vive.
Voici quelques repères structurants pour mieux comprendre l’économie chinoise :
- Population urbaine : 60 % (2021)
- Population rurale : 40 % (2021)
- Balance commerciale : 877 milliards de dollars (2022)
La progression du nombre de millionnaires impressionne : les projections annoncent un doublement entre 2021 et 2026. Pourtant, les déséquilibres démographiques, vieillissement de la population, chômage des jeunes, pèsent sur la confiance et changent la donne. Les campagnes de redistribution orchestrées par le parti modifient la trajectoire des grandes fortunes, surtout dans la tech et l’immobilier, anciens moteurs de l’économie.
Combien de milliardaires en Chine et à Hong Kong cette année ?
En 2025, la Chine recense 450 milliardaires. Ce total la place juste derrière les États-Unis au classement mondial. Le visage de cette richesse évolue : la tech, l’immobilier et la finance restent dominants, mais l’industrie verte et la santé grignotent du terrain dans les palmarès.
À Pékin, la concentration de fortunes donne le vertige. Les milliardaires de la capitale cumulent 273 milliards de dollars, tandis que Shanghai suit avec 198 milliards. Ces deux villes incarnent la double dynamique du pays : innovation d’un côté, tradition de l’autre ; ambitions globales, contrôle centralisé.
Pour Hong Kong, la place financière conserve sa réputation de hub incontournable. 66 milliardaires y résident officiellement, pour une richesse globale estimée à 309 milliards de dollars. Li Ka-shing, figure incontournable, domine la scène locale avec près de 39 milliards. Ce dynamisme s’appuie sur la tradition entrepreneuriale de la ville et une législation plus souple, même si Pékin resserre peu à peu son emprise.
Côté continent, Zhang Yiming (Bytedance) occupe la première place avec 65,5 milliards de dollars. Ce classement reste très mouvant : les priorités politiques du Parti communiste chinois et les restrictions qui frappent régulièrement les géants du numérique et de la pierre redessinent la carte des ultra-riches.
Hong Kong : un statut économique singulier face aux dynamiques continentales
Hong Kong ne ressemble à aucune autre cité chinoise. En 2025, 66 milliardaires y affichent ensemble 309 milliards de dollars. Ce n’est pas qu’une question de statistiques. Cela traduit une manière de faire, une agilité héritée de son histoire, où tradition financière, ouverture internationale et proximité avec la Chine continentale s’entremêlent.
La puissance des grandes familles hongkongaises, avec Li Ka-shing (38,9 milliards de dollars) en chef de file, façonne l’économie locale. Ces fortunes, bâties sur la finance, l’immobilier ou les infrastructures portuaires, s’adaptent aujourd’hui : la tech, la santé ou la gestion d’actifs gagnent du terrain. Hong Kong demeure la porte d’entrée privilégiée pour les entreprises chinoises en quête de capitaux, avec un système juridique distinct et une réglementation plus flexible que celle de Pékin ou Shanghai.
Mais la dynamique du continent impose de nouveaux équilibres. Pékin affine sa stratégie, la normalisation réglementaire avance. Les élites économiques de Hong Kong doivent désormais jongler entre autonomie et alignement progressif sur les exigences chinoises. La ville conserve son niveau de vie élevé et son prestige dans la finance mondiale, mais l’incertitude s’installe. Hong Kong reste une exception : à la fois reflet et contrepoint des bouleversements profonds de la Chine continentale.
La Chine, puissance économique mondiale : perception internationale et enjeux géopolitiques
En 2025, la Chine s’impose face aux États-Unis comme la grande rivale économique sur la scène mondiale. Avec un PIB supérieur à 18 100 milliards de dollars, le pays occupe la deuxième marche du podium, juste derrière son homologue américain. Les États-Unis dominent encore le classement des ultra-riches (902 milliardaires), mais la Chine, avec 450 milliardaires, distance très nettement l’Inde (205), la Russie (140) ou l’Allemagne (171). Cette montée en puissance façonne un nouvel équilibre de forces géopolitiques.
À l’international, la politique de prospérité commune défendue par le Parti communiste chinois façonne l’image du pays. Les campagnes contre la pauvreté et les inégalités servent de vitrine, mais la réalité est plus nuancée : l’indice de Gini, proche de 40, souligne des écarts persistants. L’influence économique s’accompagne d’une stratégie d’expansion, notamment via les BRICS et l’ASEAN, où Pékin cherche à renforcer sa position face à l’Union européenne et aux États-Unis.
Sur le plan militaire, la Chine aligne la plus grande armée du monde (2 millions de membres) et plus de 400 ogives nucléaires. Cet arsenal crédibilise sa présence sur l’échiquier mondial. Les tensions commerciales, la rivalité dans les technologies de pointe et les débats sur les chaînes d’approvisionnement placent la Chine au centre des préoccupations occidentales. L’essor du nombre de milliardaires chinois n’est pas anodin : la fortune privée devient une arme d’influence, mais aussi un levier de contrôle pour le pouvoir central. La partie ne fait que commencer.